Les dangers cachés derrière une efficacité apparente

Dans une blanchisserie, l’essorage est un passage obligé. Il permet d’extraire l’eau présente dans le linge après lavage pour réduire le temps de séchage, limiter la consommation d’énergie et améliorer la productivité.
Sur le papier, l’équation est simple : plus on essore vite, plus le linge sort sec. Mais dans la pratique, un essorage trop puissant peut devenir un ennemi silencieux pour la qualité et la durée de vie du linge.

✅ Les atouts du « plein régime »

L’essor rapide et puissant séduit pour de bonnes raisons :

  • Réduction du temps de séchage : moins d’humidité = moins de passage en sèche-linge ou tunnel de finition.

  • Économie d’énergie : on consomme moins de gaz ou d’électricité.

  • Productivité accrue : dans un environnement industriel, chaque minute gagnée compte.

Ces avantages expliquent pourquoi de nombreuses blanchisseries optent pour des vitesses d’essorage élevées, parfois supérieures à 1 200 tpm.

⚠️ Les effets cachés d’un essorage trop fort

Derrière ces gains immédiats se cache un coût à long terme : l’usure accélérée du textile.
Plus la vitesse est élevée, plus la force centrifuge malmène les fibres. Cela se traduit par :

  1. Fibres fragilisées

    • Micro-ruptures dans les fils, surtout sur les tissus délicats (coton peigné, soie, laine, lin, microfibres).

    • Sur le polycoton, la partie coton s’use en premier… jusqu’à parfois ne laisser que le polyester, ce qui modifie l’aspect, le confort et la capacité d’absorption.

  2. Froissage et déformation

    • Plis profonds impossibles à rattraper même au calandreur ou au repassage.

    • Étirement des mailles et perte de forme sur les tricots et jerseys.

  3. Perte de confort et d’aspect

    • Linge plus terne, couleurs délavées, blancs qui jaunissent.

    • Toucher plus rêche, particulièrement gênant sur le linge de lit ou les serviettes.

Des contraintes mécaniques lourdes pour la machine

Un essorage à très haute vitesse ne sollicite pas seulement le linge… mais toute la structure de la laveuse.

  • Amortisseurs de choc surdimensionnés : Plus la vitesse est élevée, plus il faut absorber de violentes forces de déséquilibre.

  • Roulements et cuve soumis à rude épreuve : L’usure est accélérée, augmentant la fréquence et le coût des réparations.

  • Structure générale renforcée : Les machines capables de tourner à très haute vitesse doivent être conçues avec des matériaux plus robustes, ce qui alourdit le prix d’achat.

  • Vibrations à la limite du supportable : À long terme, elles peuvent provoquer des fissures, déformations ou jeu mécanique.

En clair, l’argument “haute vitesse” n’est pas toujours synonyme de gain économique. Entre le surcoût à l’achat et les frais de maintenance plus élevés, la facture peut vite grimper.

📏Trouver le juste équilibre

Plutôt que de systématiser l’essorage à très haute vitesse, il est plus rentable et durable d’adapter la vitesse en fonction du type de linge.

  • 800 tpm : Suffisant pour la majorité des textiles, y compris en blanchisserie professionnelle.

  • Vitesses supérieures : Réserver uniquement aux tissus résistants et lorsque le gain de temps justifie l’usure supplémentaire.

En résumé, l’essorage ne doit pas être vu uniquement comme un concours de vitesse, mais comme une recherche d’équilibre entre efficacité, préservation du linge et longévité des machines.

Et surtout : toujours tenir compte des recommandations des fabricants de linge.

🧮 L’essorage, un choix économique à long terme

Il ne faut pas voir l’essorage uniquement comme un gain de temps et d’énergie.
La durée de vie du linge, et donc le coût de renouvellement, est directement liée à la manière dont on le traite.
Un essorage plus doux prolonge la vie du textile, ce qui peut compenser largement les quelques minutes de séchage supplémentaires.


💡 En résumé : un essorage adapté, c’est un linge qui sèche vite et qui dure plus longtemps.
Chez nous, 800 tpm est la référence — et c’est un choix qui, année après année, prouve son efficacité.

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