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Azurant : la guerre du blanc

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j.bourguignon@tgl.fr
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Inscription: Il y a 9 mois

Un linge blanc est synonyme de propreté et de qualité. Et pourtant, ce blanc, toujours plus blanc, cache bien des mystères.

Parmi ses secrets, l’emploi d’azurants.

Les azurants optiques sont des agents chimiques très largement utilisés de nos jours : plastique, dentifrice, papier, linge de lit, lessive.

Ils sont partout.

Pourquoi un tel succès ?

Pour leur pouvoir blanchissant et leur facilité d’emploi.

Intégrés dans le traitement de la toile, ils absorbent les rayonnements électromagnétiques entre 300 et 400nm (hors du spectre visible), puis les renvoient vers le spectre visible (400 à 500nm).

Le spectre bleu va venir contrer le spectre jaune. Contrer l’impression de jaunissement. Neutraliser les rayonnements pour obtenir un blanc éclatant.

Mais ce n’est qu’un subterfuge.

Les azurants ne tiennent pas dans le temps, au fil des lavages, leurs propriétés se dégradent, votre linge tire vers le gris ou le jaune.

Et encore, c’est dans le meilleur des cas.

Au-delà de l’esthétisme, d’un drap jauni ou grisé, ce sont de graves conséquences sur l’environnement et la santé qui se cachent derrière ces pratiques et ces substances chimiques.

Des préoccupations centrales de nos jours.

Les azurants ne se dissolvent que fastidieusement dans l’eau, ils polluent vos effluents et détériorent la qualité de l’eau.

Au Pakistan, en Inde, au Bangladesh, mais aussi en France, l’eau témoigne du désastre d’une industrie textile irresponsable.

Les azurants exposent les agents de blanchisserie comme les utilisateurs finaux à des réactions cutanées, des irritations, des allergies.

Au travail, dans les hôtels, les hôpitaux, les écoles, nous risquons d’être exposés aux effets néfastes des azurants.

De plus, les azurants ne sont pas compatibles avec toutes les lessives, cela dépendra de leur classe, et de votre process de lavage. C’est ainsi qu’ils peuvent nuire jusqu’à l’utilisateur final.

Ils vous empêchent de laver convenablement votre linge, de garantir un textile 100% propre. Ils vous empêchent de profiter d’un linge sain, et pour vous, et pour la planète.

Les azurants ont déjà été interdits par la Norvège.

Pour les risques sanitaires et environnementaux qu’ils engendrent.

L’industrie textile est dans le viseur, elle ne peut plus cacher ses impacts. Les règlementations risquent de se resserrer autour des azurants.

Et ce serait rassurant.

Il est urgent de mettre fin à la course au blanc pour choisir la qualité, la vraie, durable et saine.

Que pouvez-vous faire, de votre côté ? Exiger d'avantages de transparence à vos fournisseurs, cadrer les productions par des cahiers des charges stricts, choisir un linge soumis aux normes européennes, veiller à la sécurité de vos employés.

6 Réponses
PaulineB
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Bel article. Faut il vraiment choisir une lessive sans azurant? y a t'il des solutions alternative ?

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j.bourguignon@tgl.fr
Posts: 4
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Inscription: Il y a 9 mois

Il est préférable en effet d'opter pour une lessive sans azurant. De nombreux acteurs lessiviels en proposent désormais, les alternatives dépendent des fabricants, mais de nombreuses formules chimiques existent, plus facilement dégradables dans l'environnement et non nocives pour la santé. Le mieux est d'en discuter avec vos fournisseurs lessiviels.

Néanmoins, une lessive sans azurant utilisée pour laver un linge déjà "bourré" d'azurant lors de sa fabrication serait un non sens. En tant que fabricant de linge de lit, nous avons réalisé de nombreuses études sur le sujet. Depuis 2005, nous collaborons avec notre partenaire ennoblisseur afin de trouver des solutions pour préserver la ressource en eau et garantir des traitements sains. Depuis plusieurs années déjà, nous avons mis au point une formulation de blanc unique, sans azurant. Cela prouve donc qu'il est possible d'obtenir un blanc éclatant sans user de subterfuge. 

Pour les distributeurs, qui ne sont pas fabricants, il existe également aujourd'hui des cabines de test qui permettent de contrôler la quantité d'azurant présente dans les articles textiles (spectrophotomètre). Cela peut donc également se jouer au niveau des contrôles qualité et de la sélection des fournisseurs.

La guerre du blanc est loin d'être finie, elle nécessitera également une évolution des perceptions côté consommateurs - cesser d'associer blancheur à propreté (un réflexe que nous avons naturellement tous, une serviette de bain grisâtre dans un hôtel ne serait pas bien perçue). C'est aujourd'hui, par exemple, un enjeu majeur pour tout ce qui concerne les articles en fibres de coton recyclées, celles-ci sont nécessairement moins blanches et les articles rencontrent des difficultés pour s'imposer sur le marché. Pour autant, il serait aberrant d'utiliser des azurants pour les blanchir davantage...

Les solutions actuelles sont donc (à mon sens et entre autres) de veiller à la qualité du linge acheté (et donc son traitement/blanchiment), la qualité des lessives utilisées, la qualité de vos effluents (avant que la RSDE ne devienne plus restrictive) ainsi qu'à la visibilité de ces enjeux et leur compréhension par les consommateurs finaux.

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PaulineB
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Admin
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Inscription: Il y a 1 an

Cela ne s'applique évidement pas à tout ce qui est importation ... uniquement lorsque vous maîtrisez la fabrication. 

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j.bourguignon@tgl.fr
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Inscription: Il y a 9 mois

En quel sens ?

Même un importateur / un distributeur passant par la grande import peut et doit s'intéresser au processus de production de ses fournisseurs. Les règlementations commencent à aller en ce sens (par exemple la proposition de loi visant à réduire l'impact environnemental de l'industrie textile - bien que celle-ci en s'appliquerait (pour le moment) qu'au marché des particuliers).

Un cahier des charges stricts, une évaluation plus poussée ou encore des contrôles qualités à réception de marchandises peuvent être des leviers à activer. La transparence finira par être exigée à long terme, c'est en tout cas dans ce sens que pousse le vent actuellement. 

Pardonnez-moi si j'ai mal compris votre position ! 🙂

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